Optigestion - Edito - Avril 2020 JDPP_02-07-18_2_Recadre_4bb8b

Quels résultats dans cette baisse ?

Par Jacques de Panisse Passis

Président du Directoire, Gérant et Associé

Gérer des portefeuilles ou des OPC (SICAV ou fonds communs de placement) dans une tourmente boursière nécessite du sang-froid, de la méthode et une forme d’acharnement paisible.

Entre le 19 février et le 18 mars, le CAC 40 a chuté de 39%, l’EuroStoxx 50 de 38%, Le Standard & Poor’s 500 de 35%, le Nasdaq de 30%, à quelques jours près l’indice japonais Topix perdait 30%, tandis que le Shanghaï & Shenzhen Index, le CSI 300, affichait un écart de 16% entre son plus haut et son plus bas de mars.

Ces replis d’indices sont des moyennes qui cachent de véritables effondrements. Citons en France, des reculs extrêmes et ponctuels de 65% pour Airbus, 64% pour Unibail, 62% pour Air France, 59% pour Crédit Agricole ou Société Générale, 55% pour Saint-Gobain …

L’arithmétique est impitoyable, les baisses de forte ampleur exigent des performances considérables pour retrouver le cours d’origine. Si un titre perd 60%, il passe de 100 à 40. Pour retrouver 100, à partir de 40, il doit remonter de 150% ! 150% de hausse pour compenser 60% de baisse.

La caractéristique exceptionnelle de cette sévère chute des indices réside dans l’absence de reprises intermédiaires. En général, un retournement d’envergure est ponctué par des phases de reprise ou des paliers qui durent quelques jours et permettent au marché de « reprendre sa respiration ». La baisse que nous venons de connaître s’est faite quasiment en ligne droite, avec 1 séance étale pour 17 séances de baisse. Ce comportement tend à confirmer le rôle déterminant des algorithmes et des ETF dans cette phase de liquidation.

Dans un tel contexte, il est bon de garder la tête froide et d’agir vite. Garder son aplomb, échanger avec quelques professionnels avertis qui se connaissent bien, puis décider et agir. Un circuit de décision court, pas d’affect envers les valeurs détenues, anticiper, calculer et céder au plus vite. Puis savoir se repositionner sur les bons secteurs pour y choisir les valeurs d’une qualité bilancielle irréprochable qui seront les moins impactées par le confinement.

Tout va très vite. C’est la raison pour laquelle il est préférable de disposer d’un actif concentré sur une quarantaine de positions afin d’optimiser la mobilité des arbitrages. La réduction progressive du nombre de lignes dans la baisse améliore la visibilité d’ensemble.
Notre équipe de gestion a quelques atouts, en matière de taille d’abord, « small is beautiful » en temps de crise, mais aussi en matière d’expérience, 30 ans de métier en moyenne, avec des gérants qui travaillent ensemble depuis 25 ans.

Les résultats obtenus au cours du 1er trimestre par notre gamme de 3 OPC, tels que les propose la société Quantalys, spécialisée dans l’analyse des fonds et des performances, sont les suivants :
- Optigest Patrimoine baisse de 8,40%, sa catégorie recule de 13,15%.
- Optigest Monde baisse de 6,81%, sa catégorie recule de 17,86%.
- Optigest Europe baisse de 12,52%, sa catégorie recule de 22,41%.

Le dernier classement disponible réalisé par Quantalys date de fin février, au début du retournement. A cette date, nos deux SICAV actions étaient respectivement 18ème/845 et 21ème/599 depuis le début de l’année. Nous connaitrons les classements à fin mars dans quelques jours et ne manquerons pas de vous les communiquer.

Les marchés ont connu un plus bas le 18 mars. En deux à trois séances, les indices ont opéré un rebond de 20%. Là encore, la brutalité et la rapidité du mouvement n’ont guère laissé place à trop de réflexion !
2020 a débuté avec des prévisions de croissance des BPA (bénéfices par actions) de 9% en Europe. A ce jour, on anticipe une baisse de 26%. Cependant, malgré la chute des cours, les valorisations sont au-dessus de leur niveau de janvier. Après le récent rebond technique, les indices pourraient connaître un nouvel affaissement susceptible de nous conduire 10% à 15% plus bas.

C’est alors qu’il faudra tenter d’augmenter significativement le taux d’exposition pour bénéficier d’une reprise sur une base large, reprise dont le profil est encore difficile à prévoir.

Le 3 avril 2020